L'empire cybernétique — Cécile Lafontaine

From XPUB & Lens-Based wiki

Notes


"Il n’est aucunement question de nier la richesse, la complexité, ni même les discordances que ces théories peuvent avoir entre elles, pas plus qu’il n’est question de prétendre maitriser toutes les nuances. On voudrait simplement montrer qu’une certaine unité paradigmatique subsiste à travers cette imporsante diversité théorique." p.15

"Loin d’être rigiide, le paradigme cybernétique ou informationnel se caractérise par la souplesse, l’élasticité de ses concepts." p.16

"Ce qui importe au-delà de cette profusion conceptuelle, c’est tout ce qui est exclu de ce paradigme, à commencer par l’idée d’une sépapration nette entre humain et machine jusqu’a celle d’une intériorité subjective porpore à l’être humain." p.16

"N’empêche que la cybernétique n’a pas seulement rejeté plus radicalement et plus systématiquement qu’aucun autre modèle la otion d’autonomie subjective, elle a aussi fourni les assises scientiiques à une nouvelle facçon d’appréhender l’humain dans son individualité." p.17

"À une représnttion de nature politico-institutionnelle, le paradigme cybernétique oppose une vision scientifique et naturalisante aux allures d’une véritable cosmogonie. La société apparaît non plus comme le résultat d’une contingence historique, mais plutôt comme le fruit d’un porcessus d’évolution et de complexification." p.18

"L’un des objectifs intellectuels de cet ouvrage est de montrer que derrière l’impératif du progrès tehcnoscientifique, trop souvent présenté comme inéductable et naturel, se porfile une vision du monde tout aussi construite que l’humanisme peut-être." p.18

"Aucune réponse définitive, ni même partielle, ne sera toutefois apportée à cette question heureusement toujours ouverte. Notre ambition se limite à l’analyse des conséquences politiques et théoriques des réponse qu’uen offre le paradigme informationnel. Puisqu’uol est question d’un paradigme marqué du sceau de la complexité, nous avons choisi de donner à cet ouvrage la forme la plus synthetique possible." p.19

"De façon beaucoup plus métaphorique et lointaine, l’expression synthétique de cet ouvrage rappelle qu’avant d’être conçu comme la forme la plus achevée d’un long processus de complexification, l’être humain a longtemps été pensé, et continue de l’être par bon nombre d’intellectuels et de scientifiques, comme une totalité synthetique inalienable et indécomposables en unités informationnelles." p.19

"Situé à mi-chemin entre la science et la technique, elle devrait plutôt être définie selon COufignal, comme l’art d’assurer l’efficacité de l’action». Matrice de la technoscience, la cybernétique correspond dans les faits à un projet de connaissance axé sur le contrpole opérationnel plutôt que sur la recherche fondamentale destinée à mieux comprendre un phénomène donné." p.27

"Dépouillé de toute référence à l’hérédité et à l’intériorité, le béhavorisme définit la culture des comportements adaptatifs et de reflexes conditionnés, laissant ainsi une large place au reconditionnement culturel. Totalement socialisé, le sujet du béhavioriste s’adapte sans trop de peine aux exigences de sa société d’acceuil dans la mseusure où elles sont bien transmises et assimiliées? Cette correspondance entre la psychologue comportementale et son contexte d’émergence n’est sans doute pas étrangère au fait qu’elle soit devenue, dans la première moitié du XXè sicèle, l’un des principaux cadres de références des sciences sociales américaines. Profondément influencé par lathéorie darwinienne, le béhavorisme repose sur un monisme épistémologique lui permettant d’appréhender, d’après un même modèle analytique la psychologie humaine et le comportement animal. Selon le fameux schéma stimulus)réponse, l’ensemble des comportements humains, y compris la pensée, sont ainsi assimilés à des réactions adaptatives. Il s’agit en fait de la psychologie de la boite noire où l’on ne tient compte que du processus «input -output». Fortement déterminé, l’individu est un êtere vide, dont la seule consistance résude dans son rapport constitutif à l’environnement extérieur. Ainsi, John Watson n’a pas seulement évacué la question de l’intériorité parce qu’il voulait discréditer, d’un poit de vue scientifique, la psychologie des profondeurs, mais fondamentalement encore, parce qu’elle contredisait sa conception réversible et malléable de l’individu. Nulle différence, à ses yeux entre l’intérieur et l’extérieur du coprs, une même continuité adaptative dans le rapport d’extériorité avec son milieu. Imprégné du pragmatisme propre à la pensée américiane, la psychologie comportement se donne pour mission de favoriser un meilleur contrôle des comportements individuels par le bais d’une prévision scientifique. L’historien du béhavorisme André Tilquin prévise: «la science du comportement, étude originale, qui ne confont ni avec la pyschologie ni avec la physico-chimie est une science pratique qui cherche à prévoir. Il serait faux de voir dans cette obsession du contrôle et la prévision quelcobque visée autoritaire. Tout au contraire, aux yeux de John Watson, la notice du réflexe conditionné laisse une large place à la liberté humaine dans la mesure où elle favorise une plus grande harmonie entre l’individu et son milieu d’adoption. Aux forces pulsionnelles e l’inconscient freudien, la psychologie comportementale oppose une complète transparence du sujet capable de se transoformer à volonté. Cet idéal de transparence et l’idée de contr^pme qu’elle suppose seront repirs et reformulés par Norbert Wiener. La notion de contrôle serait en fait au coeur du paradigme cyybernétique. Monisme, positivisme, pragmatisme, autant d’éléments caractéristiques du béhavorisme américain qui seront intégrés et rédicalisés par la cybernétiue." p.31

"Tandis que la méthode comportementale de Watson niait toute distinction de nature entre l’humain et l’animal, cette promulgée par Wiener et ses collèghes ira jusqu’a rejeter la frontière séparant le vivant et le non-vivant. L’extension de la notion de comportement permet en fait d’inclure les machines dans la catégorie universelle d’être comportemental.

Dans ‘Comportement, intention et téologie», Wiener effectue un rapprochement entre humain et machine d’après une hierarchie comportementale au sommet de laquell tronent les comportement téléologique, c’est à dire ceux qui sont orientés vers un but et régulés par rétroaction. Au cotés des notions d’entropie et d’information, la rétroaction va ainsi devenir l’un des principes clés de la cybernétique." p.32

"En subsistant la notion d’information à celle de comportement. Wiener ira toutefois beaucoup plus loin que Watson puisqu’il n’aura plus à tenir compte d’aucune frontière, ni biologique, ni subjective. Autrement dit, l’idée d’petre informationnel», aura une porté plus universelle que celle d’être «comportemnental». La filiation inellectuelle reliant la cybernétique au béhavorisme ne doit pas occulter le fait que Wuener et ses collègyes entendaient bel et bien rompre avec la science modrne en élaborant un modèle sictictement relationnel." p.33

"Inséré dans un univers probabilisten le sujet de la théorie des jeux s’efforce de prévoir stratégiquement le comportement des autres joueurs. Suivant cette logique, la rationalité humaine se réduit à un ensemble de règles stratégies de calcul et de traitement d’information." p.52

"Concue et fabriquée par l’humain, la machine se détache ainsi de l’humain pour s’imposer comme un nouvel état de nature «L’artifice est nié et posé comme une nature»" p.56

"Le sens et la significaiton d’un message n’ont plus qu’une valeur relative en fonction du degré d’adaptation au contexte culturel de référence." p.84

"Derrière l’inconscient structuraliste se profilent des structures intellectuelles universelles, dont le décryptage permet la mise au jour d’une logique combinatoire, alors que la «boîte noire» batesonienne contient les codes culturels nécessaires à l’interprétation contextuelle des flux communicationnels." p.99

"De plus en plus, les phénomènes sociaux et les coétés humaines nous apparaissent comme des grandes machines de communication." p.116

"Autrement dit, le véritable vouloir, celui qui est efficace parce que celui qui se réalise (...), le véritable vouloir est inconscient. Les choses se font à travers nous." p.129