L'écran comme mobile — Jean Louis Boissier

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Notes



"L’écran se veut d’autant plus mince, qu’il agence l’épaisseur fonctionnelle de l’ordinateur, du disque dur, du téléphone, de la télévision, de la caméra, du haut parleur et, bien sùr, de l’afficheur. Ce mot neutre est apparu pour désigner une surface qui à la fois affiche et dissimule. C’est précisément là un caractère général de l’écran. On sait que le souvenir-écran de la psychanalyse montre pour cacher. La qualité de l’écran est d’arrêter et de transmettre à la fois. Parce qu’il opère comme limite, il est aussi un continuum. Le théâtre d’ombres est une figure signifiante. Dans l’architecture chinoise, un écran doit être contourné car il barre l’entrée directe. Il est souvent le support d’une peinture ou d’une calligraphie. Dans l’architecture japonaise, l’écran est une spération nécessairement mobile. D’une façon générale, les écrans sont à demeure, ils s’affirment dans un contexte. p.10 Le passage d’un état d’immobilitié ou d’attente à celui d’un déplacement, d’une transformation, d’une transition était, incontestablement et déjà, une bifurcation." p.44

"J’ai proposé de désigné par image-relation une image qui résultait de relations, une image qui faisait relation. Il convenait alors d’examiner la pertinence du mot et ce qu’il impliquait. SI toute oeuvre pouvait être envisagée sous l’angle de la relation qu’elle instaurait dans sa reception, le terme relation s’imposait pour caractériser des objets qui sollicitaient une intervention effective de leurs destinataires, c’est à dire l’exercice d’une interactivité." p.48

Voir:

La corde - Hitchcock
Globus oculi - 1992
Mutatis mutandis - 1995
Flora petrinsularis - 1993
Morale sensitive - 2000
The all seeing eye - Michel Gondry


"Ce que l’usage courant nommait le cinéma, c’est à dire la salle, laissait toute liberté à chaque spectateur de choisir son siège, voir de se déplacer pendnant la projection. Le cinéma d’exposition, installé, prédilection de nombre d’artistes contemporains, allait faire de cette variabilité de la relation à l’écran, ou, bien souvent, à de multiples écrans, le trait central de propositions artistiques impliquant de façon décsisive l’image-temps dans l’espace des arts plastiques." p.63

"À quelle distance d’espace et de temps se trouve la réalité observée? mais «À quelle puissance autrement dit à quelle vitesse, se trouve l’objet perçu? Je me suis souvent plu à rappeler que , du fait de la reflexion ou de la réfraction, l’image dans un miroir, comme celle à travers une vitre sont virtuelles." p.117

"L’écran mobilisable permet à ce qu’il reçoit de bouger mais aussi, il l’anime. Mobiliser un écran, c’est lui trouver un contenu mobile, des images en mouvement, mais c’est aussi le rendre actif comme objet, comme support. L’histoire des images en mouvement nous montre qu’elles sont nécéssairement attachées au mouvement des supports de leur production autant qu’a celui de leur restitution. p.121

"Plus spécifiquement encore pour moi, la mobilité de la projection, comme la mobilité de l’écran, vont prendre en compte ce qui, dans le cinéma, relève de la prise de vues et d’une anomation resultantn d’un enchâinement d’images." p.123