Imprimer le monde

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Notes


Anselm Kiefer, Exposition Chute d'étoiles, Monumenta 2007, Grand Palais, Paris

"Fabriquer le livre-objet monumental, édifier l'allégorie de la fin du livre, penser et construire une outre-imprimerie, désimprimer Gutemberg, alourdir de plomb et fracturer de vitres le récit de l'histoire : autant de façons de donner à préfigurer un monde in-imprimable, juste objectifiable." p.166

"C'est sans doute une chance que tout le monde n'ait pas encore une imprimante 3D chez soi. Nous allons démontrer pourquoi. On se propose d'envisager une étape plus loin que celle de l'impression "3D" et de l'industrue micro-manufacturière par laquelle tout un chacun devient à même de produire des objets. Il s'agit de voir ce qui se préfigure derrière les changements actuels, de faire un peu de spéculation réaliste sur l'avenir proche."

Penser / Imprimer

"Gutenberg s'efface à mesure que les formats numériques dispensent d'imprimer sur papier. Qu'est ce qui s'efforce alors de perdurer dans l'expression "imprimer des objets"? Comment en sommes-nous arrivés à cette métaphore trompeuse, voire contradictoire? De même que Gutenberg signait la fin des copistes et des images reproduite naturellement, la computation fait de l'image un traitement de données numériques libéré de la main. Les images numérisées et numériques sont désormais bien plus nombreuses que les images "manuelles". Il ya maintenant probablement bien plus d'images que d'objets physiques artificiels sur terre. Que se passe-t-il si soudain produire un objet devient aussi immédiat et aisé que l'impression de textes et d'images? Imprimer était déjà devenu une exagération pour parler de l'impression digitale: aucun travail, automatisation complète, alors qu'un imprimeur choisit ses plombs, les dispose sous la presse, etc. Les rotatives apportaient certes la révolution industrielle dans l'imprimerie mais sans évacuer les opérateurs. Si McLuhan avait presque tout pressenti, il n'a pu abandonner le modèle de l'artisanat : "toutes les caractéristiques de l'automation électrique convergent dans le sens de ce retour à la souplesse artisanale de la main".Or il n'est plus possible de voir dans le digital un retour à l'artisanat au pretexte qu'effectivement l'automation permet de produire des objets tous différents à même coût que des objets standards." p.153-154

Imprimer une pensée ou pesner ne pas imprimer?


"Aujourd'hui le mot d'ordre est de lire et d'eventuellement écrire mais de ne surtout pas imprimer. Inutile de participer à la déforestation de la planète, inutile d'ecombrer l'espace de monceaux de papier, même recyclables. Du reste , l'information dite d'actualité, qui n'était vvalide que vingt-quatre heures avec la presse quotidienne imprimée n'est desormais valide que le temps de la lecture avec/sur internet : le temps réel, l'information curieursement dite "live", exclut toute velléité d'imprimer. Lire est supplanté par le voir, le visuel et l'audiovisuel : dérouler un fil d'images de cinquante photos va plus vite que lire dix lignes. Tout écrit prescriptif donne lieu à une action concrète sans aucun besoin d'impression : billet d'avion, reservation d'holet, de spectacle, achat et vente en lignes. Alors imprimer quoi donc, si imprimer des pensées, des discours des textes, des reflexions voire des concepts n'est plus de mise ? Imprimer... des objets. Sauf que ceux-ci peuvent très bien être le fruit de pensées, ou devraient toujours l'être; et que les modalités de leur réalisation n'ont qu'un très loin rapport avec celui de l'imprimerie."

Langage des nouveaux médias

"L'hypermedia, l'autre structure populaire des nouveaux médias peut également être considérée comme une occurrence particulière du principe plus général de variabilité. Selon la définition qu'en donnent Halasz et Schwartz, les systèmes hypermédias "procurent à leur utilisateurs la capacité de créer, de manipuler et/ou examiner un reseau de nodules informationnels interconnectés par des liens relationnels" Étant donné que dans les nouveaux médias, les éléments médiatiques individuels (images, pages de texte, etc.) consevent toujours leur identité propre (principe de modularité); ils peuvent être "cablés" entre eux dans plusieurs objets et non dans un seul. Le lien hypertexte est une manière de réaliser ce câblage. Un hyperluen crée une connexion entre deux éléments, par exemple entre deux mots se trouvant dans deux pages différentes ou entre une phrase sur une page et une image sur une autre, ou encore entre deux endroits différents de la même page. Les éléments connectés par hyperliens peuvent exister sur le même ordinateur ou sur plusieurs ordinateurs reliés en réseau, comme c'est le cas avec le World Wide Web.
Si dans les anciens médias, les éléments sont "ancrés" à l'interieur d'une stucture unique et perdent leur indentitié propore, les éléments de l'hypermédia sont séparés de la sturcture. La structure des liens hypertextes - généralement de forme arborescente - peut être précisée indépendament du contenu d'un document. Par analogie avec la grammaire de la langue naturelle telle que décrite dans la première théorie linguistique de Noam Chomsky, la structure d'un hypermédia qui spécifie les connexions entre des nodules est comparable à une phrase dans une langue naturelle. Une autre analogie utile serait celle existant entre l'hypermédia et la programmation informatique. Dans celle-ci, les algorythmes et les données sont nettement séparés. Un algorythme précise la succession d'interventions à executer sur n'importe quelle données, tout comme la sturcture d'un hypermédia spéciie un ensemble de voies de navigation (de connexions entre des nodules) pouvant être utilisées éventuellement pour tout ensemble d'objets médiatiques.
Le principe de variabilité illustre la manière dont la transformation des technologies médiatiques est correlative de changements sociaux. Si la logique des anciens médias correspondait à la logiique de la société industrielle de masse, celle des nouveaux médias correspond à celle de la société post industrielle qui valorise l'individualité au dépend de la conformité. Dans la société industrielle de masse, tout le monde était censé bénéficier des mêmes biens de consommation et partager les mêmes croyances. La tehcnologie médiatique relevait elle aussi de cette logique. Un objet médiatique était assemblé dans une usine médiatique (un studio hollywoodien par exemple). Des millions d'exemplaires identiques étaient produits à partir d'un originial et distribués à tous les cityens. Les émissions radiophoniques, le cinéma et l'imprimé obéissaient tous à cette logique.
Dans une société postindustrielle, chaque citoyen peut personnaliser son mode de vie et "choisir son idéologie parmi un certain nombre (quoique limité) d'options possibles. Plutôt que d'imposer les mêmes objets/informations à un publicde masse, le marketing essaie desormais de cibler séparement chaque individu. La logique de la tehcnologie néomédiatique reflète cette nouvelle logique sociale. Tout visiteur d'un site Web obtient automatique sa propre version personnalisée du site, créée à la volée à partir d'une base de données. Le langage du texte, les contenus, les publicités affichées; tout cela est susceptible d'être personnalisé. Selon un rapport publié dans USA Today, "à la différence des publicités dans les magazines ou autres publications du monde réel, les "bannières" sur les pages du Web changent à chaque affichage et, la plupart des sociétés qui annoncent sur un site Web, suivent à la trace vos mouvemebts sur Internet, "mémorisant" les publicités que vous avez vues et à quel moment exactement, sachant si vous avez cliqué dessus, où vous vous trouviez alors et quel site vous aviez visité juste avant".

"Tout lecteur hypertexte obtient sa propre version du texte entier en selectionnant un chemin particulier pour y circuler. De même tout utilisateur d'une installation interactive obtient sa propre version de l'œuvre. Et ainsi de suite. En un sens, la technologie des nouveaux médias est la forme de réalisation la plus parfait qui soit de l'idéal d'une société composée d'individus uniques. Les objets neomédiatiques assurent les uttilisateurs que leurs choix, et, par conséquent, leirs pensées et désir sous-jacents, sont uniques plutôt que programmés et partagés avec autrui. Comme pour essayer de compenser leur rôle antérieur qui consistair à nous rendre tous identiques, les descendant du métier à tisser de Jacquard, du tabulateur d'Hollerith et del'ordinateur/cinéma de Zue"s s'emploient maintenant à nous convaincre de notre singularité irréductible.
Le principe de variablité tel que je l'ai présenté ici n'est pas sans analogie avec le concept de "medias variables" développé par Jon Ippolito, un artiste et commissaire d'expositions. Je crois que notre façon de voir diffère néanmoins sur deux points essentiels. Premièrement, Ippolito utilise la variablité pour décrire une caractéristique qui se rencontre couramment dans l'art conceptuel et numérique récent; alors que j'u vois personnellement une condition de base à tous les nouveaux médias, et pas seulement à l'art. Deuxièmement, Ippolito s'inscit dans la tradition de l'art conceptuel selon laquelle un artiste peut modifier tous les aspects de l'œuvre d'art, y compris son contenu. J'emploie quant à moi le terme de "variabilité" pour réfléchir à la logique de la culture dominante, dans lauelle des versions d'un même objet ont en commun une "donnée" bien définie". p.118-119-120-121